Ni Dieu, Ni Maître, Ni Mètre !

Après La Bibliomule de Cordoue, une nouvelle fresque historique (et véridiquement absurde) signée Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau, entre douce dinguerie et gai savoir !

Par l'équipe Dargaud

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Table des matières

Le Mètre des Caraïbes

Quel rapport peut-il bien y avoir entre le crash d’une sonde spatiale américaine en 1999 et la capture d’un scientifique français en 1794 au cœur des Caraïbes ? A priori, aucun, et pourtant, ce botaniste, émissaire de la nouvelle République française, devait présenter aux États-Unis le tout jeune système métrique.

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L'histoire

Un botaniste, une règle graduée, un poids et un cube, voilà le curieux butin récolté par le navire pirate du capitaine Jacques en ce mois de février 1794.
Mais à quoi peuvent bien servir ces drôles de trésors ? Une arme secrète des Français pour anéantir la piraterie des Caraïbes ?
Le savant Joseph Dombey, porteur des trois objets, éclaire la lanterne de son ravisseur : le pirate a devant lui le mètre étalon et ses équivalents pour le kilogramme et le litre. Les toutes dernières merveilles de la toute nouvelle République française !! Laquelle l’a envoyé lui, Joseph Dombey, en mission spéciale en Amérique : donc hors de question qu’il reste prisonnier de qui que ce soit, pirate ou pas ! « D’accord, s’énerve capitaine Jacques en renvoyant Dombey dans sa cellule, mais tout ce charabia ne me dit pas à quoi servent ces trois engins !! » Il va donc falloir songer à s’évader… mais comment ?
Un récit jubilatoire qui démarre en trombe, se poursuit en fanfare et nous tient en haleine de bout en bout avec la chronique rocambolesque d’une rencontre manquée - de celles qui ont façonné, aussi, l’histoire des sciences.

Grenouilles - Mètre des Caraïbes

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Farce véridique / chronique historique loufoque

Joseph Dombey

Fin 1793, le Comité de Salut Public décide d’envoyer un scientifique aux États-Unis pour y présenter les nouvelles mesures (mètre, kilogramme, litre) créées par la République française. Le botaniste Joseph Dombey est désigné comme émissaire. Il lève l’ancre en janvier 1794 et fait escale à Pointe-à-Pitre avant de tomber aux mains de corsaires qui le font prisonnier – et interrompent de ce fait le cours de sa mission.
Voilà pour la trame historique du récit que vous vous apprêtez à découvrir sous la plume et le pinceau malicieux de Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau, qui reforment leur duo, trois ans après La Bibliomule de Cordoue.
Cap sur les Caraïbes donc, et plus précisément sur Cocagna, fantasque société pirate où ce pauvre Joseph Dombey, non content d’échouer à convertir ses hôtes à l’évidente supériorité du système métrique, est retenu en captivité pour une durée de plus en plus indéterminée.

Cocagna

Pendant ce temps-là, l’Histoire suit son cours, et Thomas Jefferson attend (en vain ?), à Philadelphie, l’émissaire français et son système métrique révolutionnaire.
S’inscrivant délibérément dans le registre théâtral de la farce, servi par le dessin vif et truculent de Léonard Chemineau, Wilfrid Lupano revient sur l’histoire d’une révolution scientifique et technologique, celle des nouvelles unités de mesure universelles élaborées par la France à la fin du XVIIIe siècle. Et parvient, par une pirouette dont il a le secret, à raccrocher son sujet avec l’échec de la sonde Mars Climate Orbiter en 1999. Tout en menant une réflexion sur la modernité, et le chemin parfois sinueux qu’empruntent les avancées technologiques pour s’affirmer – ou pas. Du grand art !

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Le système métrique

Fin 1793, le Comité de Salut Public décide d’envoyer un scientifique aux États-Unis pour y présenter les nouvelles mesures (mètre, kilogramme, litre) créées par la République française. Le botaniste Joseph Dombey est désigné comme émissaire. Il lève l’ancre en janvier 1794 et fait escale à Pointe-à-Pitre avant de tomber aux mains de corsaires qui le font prisonnier – et interrompent de ce fait le cours de sa mission.
Voilà pour la trame historique du récit que vous vous apprêtez à découvrir sous la plume et le pinceau malicieux de Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau, qui reforment leur duo, trois ans après La Bibliomule de Cordoue.
Cap sur les Caraïbes donc, et plus précisément sur Cocagna, fantasque société pirate où ce pauvre Joseph Dombey, non content d’échouer à convertir ses hôtes à l’évidente supériorité du système métrique, est retenu en captivité pour une durée de plus en plus indéterminée.
Pendant ce temps-là, l’Histoire suit son cours, et Thomas Jefferson attend (en vain ?), à Philadelphie, l’émissaire français et son système métrique révolutionnaire.
S’inscrivant délibérément dans le registre théâtral de la farce, servi par le dessin vif et truculent de Léonard Chemineau, Wilfrid Lupano revient sur l’histoire d’une révolution scientifique et technologique, celle des nouvelles unités de mesure universelles élaborées par la France à la fin du XVIIIe siècle. Et parvient, par une pirouette dont il a le secret, à raccrocher son sujet avec l’échec de la sonde Mars Climate Orbiter en 1999. Tout en menant une réflexion sur la modernité, et le chemin parfois sinueux qu’empruntent les avancées technologiques pour s’affirmer – ou pas. Du grand art !

PETIT MÉMO À PROPOS
DE LA RÉVOLUTION
DU SYSTÈME MÉTRIQUE

Jusqu’à l’invention (et l’adoption) du système métrique, retrouver ses petits dans les unités de mesure établies sous l’Ancien régime relevait de l’exploit. En France, chaque région possédait son propre système : des centaines d’unités de longueur, de masse et de volume cohabitaient  dans tout le royaume, partageant parfois le même nom, mais pas la même valeur.
C’est la Révolution française qui parvint enfin à imposer une nouvelle mesure universelle, le mètre.
Défini en 1791 comme la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre, le mètre est simple et précis, car basé sur le système décimal. Du mètre découle le litre – le volume d’un cube de 10 cm de côté – et le kilogramme – la masse de l’eau qui remplirait le cube. Un système révolutionnaire donc, à la fois modèle de simplification, d’uniformisation, triomphe de la science au service de l’intérêt commun, et petit pas supplémentaire vers l’essor de la mondialisation.

 

Petite Grenouille

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Quatre questions à Lupano et Chemineau

L’anecdote à l’origine de l’album est à la fois insolite et inconnue du grand public. Comment avez-vous découvert Joseph Dombey et sa mission aux États-Unis ?

WIlfrid Lupano

Wilfrid Lupano : Au hasard d’une de mes lectures, comme souvent. Il m’a suffi d’une ligne dans un article qui traitait des avancées scientifiques de la Révolution Française, et j’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus. J’adore déplier les petites histoires de la grande Histoire.

Chemineau (Léonard)

Léonard Chemineau : Pour ma part, c’est Wilfrid qui m’a appris l’existence de Joseph Dombey. J’avais conscience de la simplicité logique du système métrique, de ses différences avec les systèmes anglo-saxons, mais je n’avais aucune idée de son origine.

Il y a beaucoup de thèmes abordés dans cet album. Celui de la piraterie, logiquement assez central, bouscule les idées reçues sur le sujet. Qu’est-ce qui vous a plu dans cette micro société, à la fois lieu et décor du récit ?

W.L. : Les sociétés pirates ont été le laboratoire des alternatives au modèle monarchique. Elles étaient internationales, souvent basées sur le partage horizontal, l’autogestion et la solidarité.
Elles ont probablement servi de modèles aux penseurs de la démocratie. Dans notre histoire, l’utopie pirate de Cocagne est un système foutraque, aléatoire et burlesque, mais qui fonctionne. On y sent une grande joie de vivre, et un grand sens de l’exploration des possibles, y compris en gastronomie.

L.C. : Pour mettre en scène cette société alternative, l’idée était de ne respecter aucune convenance. Tout devait être créé de manière assez libre. Les délires graphiques ont donc été en très grandes partie inventés, pour essayer de suivre la propre logique des pirates : les bateaux ont des proportions irréelles, les cabanes tiennent en l’air avec quelques bouts de corde, les animaux se baladent parmi les humains, et surtout les pirates agissent en faisant n’importe quoi ! Il fallait retranscrire ce bazar en images. C’était très réjouissant.

Système métrique

Plus peut-être que pour La Bibliomule de Cordoue, vous avez introduit une part de loufoquerie et de burlesque dans la narration. Laquelle repose toutefois sur un travail documentaire et historique rigoureux. Pourquoi ce choix ?

W.L. : Tout simplement parce que les faits historiques sur lesquels j’ai basé mon récit sont tous plus idiots les uns que les autres. Le crash de la sonde Climate Observer, le kidnapping de Dombey par des pirates, les demandes de rançon en pleine Terreur Révolutionnaire… Il n’y avait pas à pousser beaucoup les curseurs. 

J’ai voulu rester dans cette atmosphère « epic fail », parce que je suis convaincu que l’histoire avance autant à coups de ratés absurdes que de grands moments épiques.

Et je pense que nous serions bien inspirés de célébrer davantage tous ceux qui ont manqué leur but, surtout en matière de science et d’exploration.

Système métrique 2

L.C. : Sur la partie graphique, il a fallu accompagner ces élans burlesques du scénario. En premier lieu il fallait trouver des ‘tronches’ caricaturales, sympathiques et les plus expressives possibles. Quitte à frôler le manque de cohérence parfois (le personnage de Jean Loque par exemple, philosophe alcoolique notoire, a les yeux en permanence enfouis sous ses cheveux et sa barbe, et ne peut rien voir). Ensuite lors de la mise en scène, l’idée était de faire grimacer et gesticuler en permanence et le plus possible l’ensemble des personnages.
Nous voulions aller le plus loin possible dans la truculence graphique, tout en conservant la lisibilité.

Vous soulignez que le système métrique est autant un besoin de simplification qu’une volonté de favoriser le commerce. Est-ce la
mise au jour de ce versant économique, largement occulté, qui vous a poussé, aussi, à réaliser Le Mètre des Caraïbes ?

W.L. : C’était plutôt l’envie de remettre en perspective une avancée scientifique dans le contexte global de son application. À son apparition, aucune des monarchies européennes n’a voulu utiliser le système métrique parce que c’était une invention des odieux révolutionnaires régicides. Mais toutes étaient déjà dépendantes des échanges internationaux et de l’exploitation des colonies. Le système métrique est l’outil parfait d’une globalisation des échanges. Il y contribue naturellement, même s’il n’a pas été pensé spécialement pour ça.
Chaque avancée scientifique majeure a un impact sur la marche du monde. Le système métrique en est un exemple, l’IA en est un autre aujourd’hui.

L.C. : J’ajoute pour conclure, que par souci de cohérence, absolument aucune règle graduée ou double-décimètre n’a été utilisé pour dessiner cette histoire !

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En librairie

Avant de découvrir le Mètre des Caraïbes chez votre libraire, on vous propose de lire gratuitement les premières pages :

 Bonne lecture !

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