Murena, nouveau et dernier cycle pour la série !
Et nouveau dessinateur : Jérémy, qui avait déjà travaillé aux côtés de Philippe Delaby pour quelques tomes, revient pour boucler ce Cycle de l'Amitié imaginé par Jean Dufaux. Entretien.
Table des matières
Murena est sans conteste une des séries de référence sur la Rome antique. Il s'agit même de :
La série qui porte le péplum au sommet du 9e Art.
LE POINT
Pour découvrir Murena on vous invite à lire notre article qui lui est consacré.
Back to topL'Histoire
À Rome, le peuple est inquiet. La conspiration avortée de Pison, le grand incendie qui a ravagé la cité durant plusieurs jours… Autant d’événements qui ont porté atteinte à la popularité de Néron. Tigellin suggère à l’empereur d’organiser des jeux, les Neronia, an de détourner l’attention et de faire applaudir son «talent» de poète – dont nul n’est dupe. Pendant ce temps, et tandis que l’Hydre, cette guerrière mystérieuse, voit son influence grandir dans les cercles du pouvoir, Lucius Murena reste un homme traqué. Mais il n’hésite pas à s’introduire auprès de Néron, au cœur du volcan, pour lui rappeler que leurs destins sont liés et qu’il doit prendre garde. Car Néron n’est qu’un homme. Et les dieux détournent parfois leurs regards des hommes, même des empereurs…
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Le Cycle de l'Amitié
Avec Les Neronia, Jean Dufaux et Jérémy entament le quatrième et dernier cycle de la saga de Murena. Après l’intermède exercé par Theo Caneschi, c’est au tour de Jérémy de prendre en charge le dessin, lui qui a été formé par Philippe Delaby, le cocréateur de la série. Sur fond de complots, de trahisons et d’ambitions dévorantes, Murena met en scène une vision sans concessions de l’Antiquité romaine, plus proche de ce que fut son véritable quotidien. Le graphisme de Jérémy, d’un réalisme parfait, excelle autant pour décrire Rome et sa campagne avoisinante que pour nous faire ressentir les émotions et les pensées les plus secrètes des personnages de cette fresque historique puissante, portée par le scénario riche en rebondissements de Jean Dufaux. Lequel avait d’abord eu l’intention, apprend-on dans le texte introductif, d’intituler cette ultime saison « Le cycle de la mort », avant de se raviser pour la baptiser « Le cycle de l’amitié ». Au lecteur de juger du terme le plus approprié. Mais il est vrai qu’à Rome, le chemin n’est parfois pas si long de l’amitié à la mort…
Back to topEntretien avec Jérémy
En dessinant cet ultime cycle de Murena, Jérémy effectue un retour aux sources et rend un bel hommage à son maître en dessin, Philippe Delaby.
Jérémy, on ne vous présente plus, les lecteurs vous connaissent bien chez Dargaud avec Barracuda, Vesper… et même Murena puisque vous avez été coloriste de la série durant 4 tomes. Que représente pour vous cette reprise au dessin de Murena aux côtés de Jean Dufaux pour le dernier cycle de la saga ?
Jérémy : Elle représente beaucoup et je pense qu’il est nécessaire que je contextualise si je veux me faire comprendre… Ce n’est pas la première fois qu’on me propose de reprendre la série. La première fois, c’était peu de temps après le décès de Philippe. J’avais déjà accepté de terminer son Complainte en cours. Je ne me voyais pas continuer à marcher dans ses pas ensuite, il était essentiel pour moi de vivre mes propres expériences. Ce que j’ai fait pendant 8 ans, 8 albums, d’abord avec Alejandro Jodorowsky et puis en solo. J’allais retravailler avec Jean Dufaux ensuite, nous songions depuis un moment à réaliser une suite à Barracuda. C’est Jean Dufaux qui m’a demandé de choisir entre cette suite à Barracuda et celle de Murena. Ça m’a été difficile de choisir… Mais autant une suite à Barracuda est toujours envisageable un jour (bien que peu probable…), autant Murena aurait été repris par un autre dessinateur si je refusais encore. J’ai beaucoup d’affection pour Murena, elle représente pour moi l’une des meilleures séries bd existantes. J’ai eu le sentiment que je pouvais me l’approprier cette fois. Non pas pour la mémoire de Philippe, bien que ça soit inévitable, mais pour ce dont j’ai besoin actuellement, moi, en tant que dessinateur. Et c’était essentiel pour moi de trouver une raison qui me soit propre.
Vous étiez un disciple de Philippe Delaby, immense dessinateur qui nous a malheureusement quitté en 2014. Pourriez-vous nous révéler quelques-uns de ses conseils qui vous ont accompagné pour la réalisation de ce tome 13 ?
Philippe ne me donnait pas de conseil, en tout cas pas avec des mots. J’ai eu la chance d’aller bosser dans son atelier alors que j’étais encore adolescent et ça a été ma meilleure école. Rien de tel que la pratique sur le terrain et la répétition de cette pratique pour évoluer. Il accordait autant d’importance à chaque case, tout avait son importance, et ça, j’ai tenté de le reprendre dans mon travail.
Vous faites partie de la « bande » d’artistes qui collabore avec Jean Dufaux depuis des années : Ana Mirallès, Béatrice Tillier, Martin Jamar, Philippe Xavier… Cette confrérie partage un même talent pour le dessin réaliste teinté de flamboyance et de fantastique. Qu’aimez-vous dans l’écriture de Jean Dufaux ?
Jean possède un style, une écriture qui lui est propre et qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Sans doute grâce à sa manière de dépeindre ses personnages et ses dialogues brillamment écrits… Écrire un album au format 46 pages aujourd’hui, ça ne se fait plus (ou quasiment plus, je ne sais pas). Lui, il parvient à y insuffler autant de densité qu’un album de grande pagination. Il a un sens impeccable du rythme et du découpage.
C’est un honneur et un plaisir de dessiner sous sa plume.
Comment avez-vous travaillé pour que votre dessin rende parfaitement l’ambiance de la Rome de Néron ? Après Vesper, on imagine que l’exercice a été différent.
Vesper, tout comme mes autres précédentes BD, étaient une récréation en comparaison de la rigueur nécessaire pour Murena. Dessiner une série pareille demande une implication totale, et le faire en tenant le rythme d’un album par an, couleur comprise, n’est possible qu’en s’imposant une discipline journalière. Mon travail sur les couleurs de Murena, il y a quelques années, m’a facilité les choses pour m’approprier cette Rome antique. L’une de mes motivations est que je voulais me montrer à la hauteur du travail de Delaby et Théo. Je ne sais pas si j’y suis arrivé, mais en tout cas, penser à leur travail m’a motivé à vouloir donner le meilleur de moi-même.
Ce dernier cycle de Murena comptera 6 tomes. Il s’agit donc d’une nouvelle aventure de plusieurs années devant vous… J’imagine qu’il est inutile de vous demander votre prochain projet ? Vous travaillez sur le tome 14… ?
C’est ça. À l’heure où je réponds (le 28/10/25), il me reste 2 planches à dessiner. Ensuite, il me restera la moitié de l’album à mettre en couleur. Je pense finir ce tome 14 pour fin janvier. Et j’enchaînerai tout de suite sur le 15ème.
En librairie
Avant de découvrir le nouvel album de Murena en librairie, on vous invite à feuilleter les premières pages :
Bonne lecture !
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