Le retour des Aigles de Rome de Marini
Enrico Marini, seul aux commandes, nous propose la suite de sa série, Les Aigles de Rome, ancrée au cœur de l'Empire romain. Un récit initiatique où l'on retrouve les ingrédients des meilleures aventures : combats, obstacles, rivalité, amitiés, amour.
Table des matières
Enrico Marini, au sommet de son art, signe le scénario et le dessin de cette saga pleine de bruit et de fureur. Dans ce septième volet d’une saga palpitante se déroulant sous l’Empire romain, Marini (Le Scorpion) signe un scénario plein de rebondissements, relevé par des scènes de combats grandioses. Épique, sensuel et sanglant !
Avec fougue et malice, Enrico Marini nous propose de retrouver la Rome antique, sept ans après avoir laissé ses héros exsangues. Quels destins attendent le prince barbare Ermanamer et le chevalier romain Marcus ? Le livre VI est bien celui de tous les possibles et, entre combats de gladiateurs et complots sourds, celui de tous les dangers.
Back to topRome vacille
Sous l’empereur Auguste, deux jeunes garçons sont éduqués pour devenir des guerriers. Le premier, Ermanamer est le fils d’un chef chérusque, une horde barbare de Germanie, qui n’a eu d’autre choix que de le livrer comme otage à Rome, où il est renommé Arminius. Son rival, Marcus, est le fils d’un soldat romain émérite. Ils se lient d’amitié avant que leurs parcours respectifs ne les mettent à l’épreuve.
Que reste-t-il des liens d’estime quand la survie de son peuple ou celle de sa famille est en jeu ?
Avec ce livre VII de la série Les Aigles de Rome, Enrico Marini continue de dérouler la vie d’Arminius (17 av. JC – 21 ap. JC), figure de la résistance des peuples germaniques à l’expansion de l’Empire romain. Fils d’un roi chérusque allié de Rome, il est envoyé enfant dans la capitale de l’Empire pour y être éduqué. Quinze ans plus tard, il retourne en Germanie, en tant que citoyen romain et commandant d’un détachement de cavalerie chérusque au service de Rome.
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Au cœur de l’Histoire
Pour composer cette épopée historique, Enrico Marini s’est appuyé sur une documentation pléthorique. Un travail de recherche qu’il a prolongé par des entretiens avec des historiens et des spécialistes de la reconstitution historique reproduisant les batailles romaines.
Les péplums dont le Spartacus de Stanley Kubrick, mais aussi les visites approfondies de la ville de Rome se sont succédé. Le trait d’Enrico Marini, ainsi nourri, offre un grand réalisme aux costumes, armures, décors… pour une immersion totale dans l’Antiquité.
Cousins germains
Les peuples barbares du nord de l’Empire romain ont laissé peu de traces. Un casse-tête pour historiens qui explique pourquoi ces tribus ont été si peu mises à l’honneur dans les fictions. Enrico Marini s’est appuyé sur un personnage ayant réellement existé : Arminius/Ermanamer. Ce barbare de la tribu des Chérusques a mené une guerre contre l’envahisseur impérial lors de bataille de Teutobourg en l’an 9 de notre ère, une des plus grandes défaites de l’Empire.
Par ailleurs, l’auteur n’a pas représenté ces barbares comme des personnages sans foi ni loi : « C’est un peuple sans traces écrites ; les récits que l’on trouve ont été écrits par leurs ennemis. » On sait que les Chérusques pratiquaient certains rituels, comme se couper pour mélanger leur sang avec celui d’un allié.
Un rite qu’Enrico Marini a adapté en mettant en scène Arminius et Marcus buvant le sang d’un ours qui les a attaqué. Un pacte dont la solidité s’avérera plutôt faible.
Dans l’arène
Au début du livre VI, dans une grande scène de combat, Marcus fait face à plusieurs gladiateurs. Une lutte terrible dans un superbe écrin : un amphithéâtre antique. Enrico Marini n’a pas choisi de représenter le Colisée car il n’était pas encore construit à l’époque (il fut érigé à la fin du Ier siècle de notre ère), mais il s’est inspiré de l’amphithéâtre Statilius Taurus, dont il ne reste aucune trace, mais qui a été le premier construit en pierre à Rome.
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Une série influencée par le cinéma
Enrico Marini cite comme points de départ de son intérêt pour la période la série Rome (HBO, 2005-2007, 22 épisodes) et le film Gladiator (Ridley Scott, 2000). Dans ce dernier, les premières scènes donnent un aperçu de la condition des Barbares dans l’Empire romain. « Cette séquence m’a intriguée. C’est elle qui m’a poussé à beaucoup me documenter et finalement à commencer mon scénario. »
Naît alors l’histoire d’une amitié brisée entre les deux héros sur fond de guerre de territoire : « Pour moi, c’est le cœur du récit. C’est une rivalité assez classique qui aurait presque pu se passer pendant une guerre napoléonienne ou la Seconde Guerre mondiale. Mais Rome m’apparaissait l’époque idéale car j’ai toujours aimé les péplums. »
Bons plans
Au moment de préparer la mise en place de son scénario, Enrico Marini établit un story-board de cinéma : cases horizontales panoramiques, toujours les mêmes, dans lesquelles il compose son plan. « Puis, quand j’ai les plans, je découpe en choisissant le format des cases de BD, plus ou moins grandes. Le cinéma, c’est l’influence majeure de mon travail. Plus que la BD. J’aime la narration, la photo, le jeu des acteurs… Pour moi, la BD est le lien entre le roman et le cinéma. Pour renforcer cet aspect, j’ai décidé d’alléger les pages de ce livre VI. Il y a environ une case en moins par page et le récit passe à quatre-vingt planches. »
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Interview d'Enrico Marini
Pourquoi avoir attendu sept ans pour publier la suite des Aigles de Rome ?
Enrico Marini : La fin du livre V était très dramatique. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire et à le dessiner, mais l’ambiance était très lourde. Par ailleurs, j’avais beaucoup travaillé en amont pour me documenter sur les barbares de l’époque romaine. C’était un travail vraiment long. J’ai eu besoin de faire une pause et j’ai eu la possibilité de réaliser un Batman et un polar : Noir burlesque. Dans ce dernier, je me suis immergé dans l’ambiance glamour des années 1950 aux États-Unis. Un peu d’élégance entre deux épisodes des Aigles de Rome m’a aussi fait beaucoup de bien. Pour m’y replonger plein de fraîcheur.
Nous retrouvons Marcus, votre héros qui était très mal en point à la fin du livre V. Comment avez-vous imaginé son retour ?
Enrico Marini : À vrai dire, il a failli ne pas revenir. Au début du projet, Les Aigles de Rome devait être une trilogie s’achevant sur la bataille qu’on a finalement vue à la fin du tome V. Je pensais même conclure par un épilogue où j’aurais donné l’explication de ce rêve que fait Marcus avec un loup gris.
Finalement, j’ai imaginé une nouvelle fin qui conduira à la disparition d’un des personnages principaux. Et pour que cette fin advienne, j’ai besoin de Marcus.
Vous avez fait le choix d’un grand réalisme pour cette BD. C’est presque un travail d’historien, non ?
Enrico Marini : Oui et non. Il m’arrive de tricher en faisant des choix visuels plus séduisants. Ce n’est pas un documentaire (rires). Par exemple, certains personnages portent des bracelets de cuir ; ce n'était pas trop à la mode à cette époque-là, car les bracelets servaient surtout de protection. Mais cela donne quelque chose de plus intéressant visuellement. La réalité est parfois un peu triste graphiquement. J’essaie d’être crédible, mais aussi de captiver le lecteur.
Rome est secouée de complots dans votre BD. Comment les fomentez-vous ?
Enrico Marini : Je me fais des schémas car il y a beaucoup de personnages. Mais j’essaie aussi de rester compréhensible pour ne pas perdre le lecteur. En revanche, aucun complot n’est gratuit. Même les personnages méchants ont leur motivation. Mes héros aussi peuvent être détestables :
Arminius met en avant la protection de son peuple, mais aussi ses ambitions, quoi qu’il en coûte, et Marcus est prêt à tout depuis qu’il a perdu Priscilla. D’ailleurs, je vais devoir trouver un moyen de le faire souffrir encore plus (rires).
Avant-première
Retrouvez en librairie ou sur 9ème Store, la série Les Aigles de Rome d'Enrico Marini, et en avant-première les premières planches du Livre VII :
Bonne lecture
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