Ladies with guns : un western explosif et jubilatoire !
Des femmes qui tirent plus vite que leur ombre... Attention, lecture pleine de bruit et de fureur ! Le tome 3 en librairie !
Table des matières
Prenez cinq femmes qui n’ont rien en commun. Plongez-les dans l’univers masculin et dangereux de l’Ouest américain. Injectez une bonne dose de sororité, de féminisme et de violence jubilatoire digne d’un film de Quentin Tarantino. Ladies With Guns est prêt à être dégusté…
Back to topElles sont cinq, toutes différentes
Ces cinq-là n’avaient a priori aucune raison de se croiser. Kathleen est une veuve originaire de la bonne société européenne, qui se retrouve confrontée à la dureté des mœurs du Nouveau Monde.
Chumani est une Indienne dont la tribu s’est fait massacrer par les Blancs. Abigail est une esclave en fuite, qui n’a pas froid aux yeux malgré ses 14 ans. Daisy est une institutrice à la retraite, pétrie d’humanité. Quant à Cassie, elle se présente comme une « pourvoyeuse de plaisirs » — inutile d’en dire plus sur son activité professionnelle.
Mais la vie dans l’Ouest américain est propice aux surprises et aux rencontres inattendues. Et quand Kathleen découvre Abigail prisonnière dans une cage de métal, c’est le début d’une épopée pleine de bruit et de fureur, qui rend hommage à la force des femmes et à leur solidarité, dans un Far West dominé par les hommes, la violence et le fracas des armes à feu.
Back to topUne collaboration de chaque instant
Le scénariste Olivier Bocquet et la dessinatrice Anlor portent un regard original sur la grande saga de l’Ouest américain.
Anlor : J’ai toujours des doutes lorsque j’entreprends un nouveau projet. Mais quand j’ai appris que Pauline Mermet (notre éditrice) et Olivier pensaient chacun à moi pour dessiner ce récit avant même d’en avoir parlé entre eux, j’ai pris ça comme un signe pour y aller sans hésiter.
Olivier Bocquet : Quand j’ai imaginé raconter un western au féminin, il était impensable pour moi de le faire avec un dessinateur masculin.
Mais quelle dessinatrice de BD fait du western ? Il a fallu en inventer une. Très rapidement, l’idée d’Anlor s’est imposée à moi. Je sentais que son talent unique pour marier un solide dessin classique à une vraie modernité sur les personnages et les cadrages pouvait faire parler la poudre…
Anlor et Olivier Bocquet : Le western en bande dessinée, c’est une cathédrale qui rassemble quelques-uns des plus grands noms de la discipline. Pourtant, en tant que lecteur et lectrice, nous ne sommes pas particulièrement attirés par ce genre qui, malgré quelques exceptions éclatantes, se contente souvent de recycler des stéréotypes vieillissants. S’attaquer à une montagne pareille pour faire comme tout le monde ne nous intéressait pas. Aussi bien dans le traitement graphique que dans l’histoire et les personnages, il nous semblait qu’il y avait moyen de moderniser les codes traditionnels pour faire un vrai western du XXIe siècle.
Anlor : Ma plus grande motivation sur ce projet était d’avoir l’occasion de raconter une histoire sur la condition féminine, dont le western fait habituellement peu de cas. Ceci en racontant la rencontre et le destin de ces cinq femmes, dont la trajectoire découle directement du traitement social qui leur est réservé, et dont elles décident de s’affranchir.
Olivier Bocquet : Faire un western différent, c’est probablement s’adresser à un lectorat différent. Mais réussir cette série, c’est avant tout séduire… les lecteurs de westerns classiques ! Il faut prendre les lecteurs par la main. Les accueillir d’abord en terrain connu pour les mener en douceur vers le cœur de notre projet, à savoir une œuvre pop et pulp, d’où tous leurs héros familiers sont absents. Si les habitués du Far West, autant que les nouveaux venus, sortent de l’album en se disant « aaah, ça, c’est du bon western ! », nous aurons gagné notre pari.
Anlor : J’ai choisi de soutenir visuellement la construction en crescendo du scénario. Si le début semble presque « sage », l’encrage s’intensifie progressivement, ombrant de plus en plus personnages et paysages, pour amener à l’explosive séquence finale, toute en clair-obscur.
Le travail d’Elvire De Cock à la couleur va également dans ce sens, commençant sur la prairie classique de la première page pour faire émerger peu à peu des éclats de couleurs plus pop, qui se démarquent de la palette attendue du Far West, et de véritables climax colorés sur les séquences fortes.
Pour les personnages, je suis dans un soutien émotionnel constant – mon carburant en vérité – par le soin des expressions et attitudes, qui peuvent parfois emprunter au cartoon bien que s’inscrivant dans une veine semi-réaliste assumée. Mon dessin participe ainsi à la tendance à l’humour, qui n’est jamais loin chez Olivier.
Découvrez le travail d'Anlor dans son atelier dans l'émission Au cœur de la planche :
Retrouvez les deux premiers tomes de ce western explosif et jubilatoire en librairie !
Bonne lecture !
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