Berthet, dessinateur de charme

Par l'équipe Dargaud

Après un tirage de tête aussi beau que confidentiel (pléonasme), voici enfin le tome 4 de la série Pin-Up imaginée par Berthet et Yann. Un album de charme qui sortira en mars aux éditions Dargaud et que nous présente son dessinateur.Une question évidente : pourquoi avoir repris la suite de Pin-Up ?Parce que c'était prévu dès le départ ! Initialement j'avais demandé à Yann de faire une série sous forme de trilogies. Quand nous avons achevé la première trilogie, face à l'engouement du public et à l'enthousiasme de l'éditeur, il était clair de toutes façons que nous allions continuer.Avec ce tome 4, vous quittez le contexte de la Seconde Guerre mondiale pour celui de la guerre froide et du maccarthysme. C'était aussi prévu dès le départ ?En fait non. Nous avions d'abord prévu de faire une histoire autour de la guerre de Corée. Mais on s'est vite rendu compte que les lecteurs pouvaient faire l'amalgame entre la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène des Japonais, et la guerre de Corée. Du coup, on a pris une période transitoire, celle de la guerre froide, en conservant certains personnages du premier cycle. On a donc changé de genre en racontant un récit d'espionnage mais en restant dans le contexte Pin-Up. Quand on réfléchit, c'est assez rare d'avoir des genres différents pour la même série.Il y a dans cet album des ambiances très américaines, comme cette scène familiale de barbecue.En tant que dessinateur, ce qui m'attire c'est bien évidemment de mettre en scène l'ambiance et les décors de cette époque-là. C'est une période agitée dans l'histoire des États-Unis, les Américains vivaient dans une espèce de psychose du communisme. Dessiner une famille américaine ainsi, à la limite de la caricature, était très amusant.Il y a un ton très cinéma dans votre découpage.C'est inconscient, non réfléchi. Ce découpage cinématographique tient sans doute aussi au scénario de Yann et au thème. En effet nous faisons par exemple intervenir Howard Hugues, le patron des studios de cinéma RKO, qui fera tourner Robert Mitchum et Dottie !On retrouve dans Pin-Up des références à la bande dessinée, Milton Caniff étant par exemple un protagoniste. Steve Canyon était une de vos lectures d'enfance ?Pas vraiment, il s'agissait plutôt de lecture de jeune amateur de bande dessinée quand j'ai vraiment commencé à m'y intéresser et à envisager d'en faire mon métier. C'est Yann qui a pensé à faire intervenir Milton Caniff de cette façon, un maître de la bande dessinée américaine qui a vécu à cette époque-là aux États-Unis. L'astuce visuelle était d'imaginer de faux strips qui auraient été dessinés par Caniff. Yann a souvent dit qu'il avait l'habitude de faire du scénario "sur mesure? à ses dessinateurs. Les pin-up, c'est du Berthet ?..Ce serait plutôt un univers commun. Je crois même que Yann était beaucoup plus branché pin-up que moi ! Nous nous sommes de toutes façons vite entendus sur ce thème.Pensez-vous redevenir un jour scénariste ?Pour l'instant je n'ai guère le temps d'y penser (rires) ! D'un autre côté, mon expérience de scénariste m'a au moins appris une chose, c'est que je suis plus un dessinateur qu'un scénariste. Pour m'y remettre il faudrait un thème qui m'y incite vraiment ou un dessinateur avec qui j'aurais l'envie de collaborer.Vous déclariez il y a quelques années ? à l'époque où vous fréquentiez Saint Luc ? qu'Andréas était votre mentor. Et aujourd'hui ?J'ai effectivement dit cela car, à l'époque de Saint Luc, Andréas était sans doute celui qui avait le plus de maturité parmi nous. C'est quelqu'un que j'apprécie depuis longtemps, ça n'a pas changé.Avez-vous la sensation, aujourd'hui, d'influencer à votre tour des auteurs ?Je n'en sais rien. Objectivement je ne connais pas un auteur qui soit directement influencé par mon travail.J'en connais quelques-uns qui regardent votre travail avec beaucoup d'intérêt !J'ai surtout le sentiment de faire mon travail dans mon coin après l'avoir montré, pendant des années, à beaucoup de personnes. Alors je suis forcément surpris de savoir que des dessinateurs s'intéressent vraiment aujourd'hui à mon dessin.Nous connaîtrons le nom du nouveau Grand Prix d'Angoulême au mois de mars. Berthet peut-être ?.(Rires) Certainement pas ! Et à la limite ça me ferait un peu peur de recevoir un tel prix !Vous venez rarement dans ce genre de manifestations. Pourquoi ?Pour pas mal de raisons. Si je peux faire ce métier sans devoir aller dans les festivals ou ailleurs pour dédicacer, eh bien tant mieux ! La dédicace est quelque chose que je n'apprécie guère. Et est-ce vraiment utile ? Je me souviens d'un Angoulême où, avec Yann, nous posions des questions aux lecteurs afin d'avoir un véritable dialogue. En fait ceux-ci n'étaient pas vraiment bavards, je n'ai pas eu le sentiment qu'il y ait un échange. Voilà qui ne me poussera pas à dédicacer !FLB

À lire sur le sujet

Nos vidéos

Interviews, immersions, coups de coeur... le meilleur de bande dessinée en vidéo !

on reste en contact ?

* Ces champs sont obligatoires.
Notre Charte de protection des données personnelles est disponible ici.
coccinelle_newsletter

S'abonner à la newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter Dargaud pour recevoir toutes les actualités liées à la bande dessinée !

* Ces champs sont obligatoires.
Notre Charte de protection des données personnelles est disponible ici.

Trouver une librairie

J'y vais !
Retour en haut