Benacquista : Cœur africain

Par l'équipe Dargaud

Sur la couverture, un vieil homme, les bras croisés, ressemblant un peu à Michel Serrault nous regarde, goguenard, il est entouré de lions, crocodiles, éléphants, cobras, de militaires africains et de quelques affreux en cagoule.


Le titre sonne comme une déclaration d’amour à une Afrique de cinéma, celle des premiers Tarzan, de Mogambo ou de Hatari. L’histoire est celle d’un vieil homme un peu paumé, dont le seul fait de gloire est d’avoir commis bien des années auparavant un ouvrage sur la culture du palmier. Un soir, quatre malfrats armés de M16 débarquent chez lui et l’obligent à extraire de sa mémoire des souvenirs de brousse. Au dessin, l’amateur éclairé reconnaîtra sans peine Olivier Berlion dont le trait semble transcendé par la jubilation. Au scénario, et cela n’est pas forcément une surprise à la lecture du résumé, on retrouve un auteur multisupport comme il existe des peintres multisurfaces, Tonino Benacquista, romancier, scénariste pour le cinéma, la bande dessinée, et dont l’Outremangeur qu’il a signé avec Ferrandez vient d’être adapté sur grand écran. Rencontre avec un écrivain remarquable pour saluer comme il se doit une collaboration exemplaire autour de l’une des vraies réussites de l’année dessinée. “Parfois, après avoir terminé une nouvelle, j’ai une nostalgie des images qu’elle génère. Si un héros décrit son inconscient, ses souvenirs enfouis, ses démons, c’est amusant de voir à un moment donné ce qui agite cet inconscient, c’est devenu la Boîte noire. Un homme partagé entre deux univers, son petit bled à la campagne et tous les tam-tams de l’Afrique, je me dis qu’il y a un potentiel d’images qui peut être très riche. Les droits de la plupart de mes nouvelles sont achetés pour en faire des courts métrages ou des films, mais celles qui m’intéressent peut-être le plus sont les plus compliquées à mettre en scène, les moins évidentes. Eugène, le héros de Cœur Tam Tam, n’a écrit qu’un bouquin dans sa vie, La Culture de l’élaeis au Congo belge*, faire de cette histoire une bande dessinée était un challenge excitant. Je cherchais un dessinateur et Guy Vidal m’a tout de suite proposé Olivier Berlion, qui m’a bluffé. J’ai procédé comme pour un film en écrivant un découpage des séquences, des indications d’actions et les dialogues et Olivier a fait la mise en scène. On en discutait ensuite jusqu’à ce que nous soyons contents tous les deux. Ce fut un réel bonheur de travailler avec lui et je crois que cela se voit dans l’album. Une de mes grandes envies est de créer un super héros, un vrai comme ceux de Stan Lee. Je pense qu’on peut utiliser ce dessin académique avec des gros biceps, des nanas fabuleuses, des décors grandioses pour en faire quelque chose de très moderne, de très complexe, mais je n’arrive pas à trouver le dessinateur pour ce projet.”


Philippe Ostermann

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