Show devant ! Francisco Porcel interviewé par son scénariste, J.D. Morvan himself !

Par l'équipe Dargaud

Jean David Morvan et Francis Porcel nous proposent le second titre de leur série Reality Show qui est sorti en mai. Si le premier est largement connu des lecteurs, le second, Espagnol, entame seulement une carrière prometteuse en France. Qui d’autre que son scénariste pouvait le mieux le faire parler ?!





Mon cher Francis, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la BD ?



J’invente et je dessine des histoires depuis que je suis tout petit… Je sais que ce n’est pas original, mais c’est comme ça. Parfois, je regarde avec émotion la première que j’ai gardée : une passionnante histoire de chiens et de chats ! Les récits sont devenus plus épiques après la découverte de La Guerre des étoiles au cinéma. J’ai alors eu envie de dessiner des robots… Et puis, à 13 ans, j’ai lu L’Étoile noire de Juan Gimenez et j’ai compris que, en tant que professionnel, on pouvait dessiner encore plus de robots ! C’est pour ça que j’ai voulu faire de la BD mon métier.


J’ai l’impression que c’est un miracle pour moi d’avoir réussi à faire de la BD… Et pourtant, je suis issu de cette culture qui a vu naître la bande dessinée franco-belge. Pour toi qui habites en Espagne, le parcours a été difficile ?


Très peu modestement, je savais que j’allais faire de la BD, parce que c’est ce que j’aime le plus ! J’ai réalisé mon premier album en Espagne durant mes études de BD à Barcelone, et j’ai commencé Reality Show juste après les avoir terminées. C’est quand même vrai que j’ai eu de la chance, tiens… En Espagne, on est presque obligé (à moins de faire des histoires de sexe) de travailler pour l’étranger : le marché franco-belge ou américain. C’est pour cette raison que, en général, les auteurs espagnols ne sont pas reconnus chez eux. Et par conséquent, la bande dessinée non plus.


Tu te souviens de la première fois que nous nous sommes parlés ?



OUI !! Tu m’avais envoyé un mail dans un anglais approximatif mais je l’ai quand même trouvé génial !! J’ai couru en parler à mes copains étudiants. Il faut dire que travailler dans le monde de la BD chez vous est un rêve pour tous… On avait tant d’admiration pour tellement d’auteurs qu’on se demandait si on y arriverait un jour. Mais peu à peu, les ponts se créent plus facilement. Beaucoup de mes compatriotes arrivent petit à petit sur le marché, et c’est une bonne chose.


Même si c’est moi qui écris, te retrouves-tu dans Reality Show comme si c’était toi qui l’inventais ?



Sur le premier album, je suivais le scénario mot à mot, et si c’était du travail honnête, je n’y mettais pas encore tout ce que j’avais en moi. Et puis, à force d’encouragements et d’engueulades de Jose-Luis (Munuera), j’ai commencé à prendre de l’assurance, parce que je connaissais les personnages comme des amis. Du coup, si je transforme un peu les cases, c’est pour être au plus près de ce que je ressens d’eux. Toi, tu dictes leur destin, et moi j’essaie de faire en sorte qu’ils s’organisent avec. En tout cas, j’ai hâte d’en lire plus pour savoir ce qui va leur arriver !!!


Quelle différence fais-tu entre ton premier album publié uniquement en Espagne et Reality Show ?



J’ai dû faire un énorme effort pour m’adapter au style (design, dessin et cadrages) de Reality Show. J’ai refait je ne sais combien de fois les premières pages. Il faut dire que c’est très différent de bosser seul ou avec un scénariste. Surtout que el calvito Juanito (c’est toi) m’écrit des choses que je n’oserais jamais dessiner seul, et qu’il est très exigeant concernant le résultat. C’est dur mais je me rends compte que j’ai énormément progressé !! Je deviens pro plus vite que je ne l’aurais jamais espéré.


Tu en es où de la suite, dis ?


Je suis en train de boucler la page 19. Tu sais combien on va faire d’albums de Reality Show, toi ?





Un maximum, j’espère !!


Si les lecteurs aiment bien la série, il y a de belles choses à faire avec elle. Même si j’ai envie d’évoluer dans des univers différents parfois, j’aime bien l’idée de revenir à Reality Show régulièrement. J’y suis vraiment dans mon élément. Ça réunit à la fois les robots de mon adolescence et ma ville d’études. En tout cas, j’espère qu’Hubert nous suivra longtemps aussi, parce qu’il donne aux pages une ambiance vraiment particulière. De la force et de la douceur à la fois… Je ne sais pas comment il fait, mais ça passe rudement bien !


Tu me dirais quoi sur la série, à part “il y a trop de cases” ?



Trop de cases ? Hahaha ! Pas trop de cases, mais si peu de pages ! 46 pour un album, c’est trop peu pour bien développer tout ce qu’on a à dire et à montrer. Mais c’est la loi du marché. Cependant, il va évoluer, je le sens… Ce serait formidable de rallonger à la fois les scènes d’action pour en mettre plein la vue, mais aussi les scènes intimistes pour en mettre plein le cœur. Si je n’étais pas dessinateur, j’aurais en tout cas aimé lire Reality Show… Alors, puisque je le dessine, le plaisir est complet !!

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