Kaarib ou la piraterie fantastique

Par l'équipe Dargaud

En novembre, à l'heure des premiers frimas hivernaux, une nouvelle série, au titre évocateur, va paraître : Kaarib. Une surprenante histoire de piraterie-fantastique, incitation parfaite à prendre le large dans la mer des Caraïbes… Attendez-vous à être surpris, oubliez vos certitudes cartésiennes, cette série qui titillera votre imaginaire bénéficiera d'ailleurs d'une préface signée Pierre Dubois.






Enfants, les histoires de flibuste vous faisaient rêver ?


JPK : Hormis Albator, pas plus que ça, mais est-ce encore de la flibuste ? La science-fiction m'a davantage marqué, de Galactica à Mœbius. L'intéressant dans les histoires de pirates, c'est qu'il s'agit d'un genre très codifié, qu'on a plaisir à transgresser. En outre, c'est très riche esthétiquement.


DC : Erroll Flynn me casse les pieds, et Monkey Island 2 devrait être étudié à l'école. J'ai lu Stevenson à dix ans, et dans la foulée j'ai gobé l'adaptation Disney avec Robert Newton (décente -, bien plus tard, j'ai vu la version de Victor Fleming, et j'ai compris la vie). Mais le top, c'est Arthur Gordon Pym, là j'ai vraiment pris une claque - parce que Poe annonce Lovecraft et la dérive cosmique du genre pirate. La flibuste ne m'intéresse que pour ses inexactitudes, sa poésie salée aussi, parce que c'est dans la faille historique que se trouve l'originalité.


Pour vous l'univers de Kaarib serait plutôt : un film d'animation genre Peter Pan, un téléfilm britannique genre Chapeau melon et bottes de cuir, un film à grand spectacle genre Les Révoltés du Bounty ?


JPK : C'est une aventure intérieure, mais spectaculaire.


DC : A terme, Kaarib sera probablement plus proche du Prisonnier que de Steed et Peel - même si la référence est évidente. Kaarib tire ses principes du sérial, mais aussi de l'animation, pour ses couleurs et son refus du réel. Disney est important aussi, mais je préfère très nettement l'ambiance de Pirates of the Caribbean à celle de Peter Pan, plus cheap.


Qui sont les Davy Jones' Locker ?


DC : Ce serait plutôt : " Qu'est-ce que le Davy Jones' Locker ? " C'est une sorte d'enfer, un tout petit enfer, presque un placard, car les pirates sont faits pour l'enfer et les placards. Quand un pirate meurt, son âme part au Davy Jones' Locker, pour boire du rhum, beaucoup de rhum. Mais le Davy Jones' Locker est aussi le nom de code d'une faction d'espions opérant dans les Caraïbes à la fin du XVIIIe, et qui prend ses ordres de Barbe Noire. Ils ont la réputation d'être différents des autres pirates. Lorne est un Anglais qui ne parle pas beaucoup, et sourit encore moins. Fido est jeune, violent. On dit qu'il a été trouvé, enfant, emballé dans un Jolly Roger. Et Sarah est peut-être une sirène. Et c'est une vraie rousse.


JPK : Ce sont les pirates les plus sexy des Caraïbes.


Lequel de ces personnages vous ressemblent le plus ?


DC : Sarah. Ça doit être mon côté aquatique.


JPK : J'ai l'impression qu'ils me ressemblent tous, mais à un âge différent ! Tous les trois sont en quête de quelque chose, qu'il s'agisse de leur origine, ou de leur destinée. Je pense que chacun peut s'identifier facilement aux personnages, ce ne sont pas des héros classiques. Ils ont des fêlures, une sacrée part d'ombre.


Quel sera le rôle véritable de Barbe Noire ?


JPK : Celui d'un terrible catalyseur, sans aucun doute.


DC : Le Barbe Noire de Kaarib est une ombre, un hors-champs qui scrute l'action, caché quelque part, dans un placard peut-être. Kaarib est une conspiration. Je vais faire mon petit Churchill et mentir. A l'époque de Kaarib, la toute fin du XVIIIe, Barbe Noire - on peut aussi l'appeler Edward Drummond, ou Edward Teach - est censé être mort depuis quatre-vingts ans, coulé par Maynard. Barbe Noire, c'est déjà du mythe à grande échelle. Il n'est pas rare d'entendre les voyageurs raconter comment ils ont confondu son fantôme, avec celui du démon Davy Jones. Lequel est le bon ? Le pirate sanguinaire ? Le zombi ? Le marin de Bristol ? C'est une soupe de rumeurs et de malentendus. Ça n'a aucune importance.


David, une phrase pour présenter Krassinsky


C'est un chic type.


Jean-Paul, une phrase pour présenter Calvo


Une grenade dégoupillée.


Et votre coloriste ?


JPK : Claire (Champion) fait plus que coloriser les pages de Kaarib, elle les transcende. La grande classe !


DC : Quel talent !


Quelle pire critique pourrait-on vous faire ?


DC : " J'ai tout compris à l'histoire ! "


JPK : " C'est pas un peu ringard, les pirates ? "


Le meilleur compliment ?


DC : " Quelle paire de seins ! "


JPK : " Meilleur album rock 2001 "



François Le Bescond



dialogue d'auteurs…



DC : Après des années en solo, ça te fait quoi de bosser avec un scénariste ?


JPK : C'est différent, bien sûr. Il n'y a pas la nécessité d'être sur tous les fronts, je peux me concentrer sur le dessin, c'est agréable. Et puis, la collaboration fait naître des choses qu'on n'aurait pas trouvé seul.



DC : C'est qui ton idole ?


JPK : Jimmy Page.



DC : Tes grenouilles vont bien ?


JPK : Oui, surtout lorsqu'on leur donne des grillons à manger.



JPK : Ecrire un roman, écrire une bande dessinée, quelle différence ?


DC : On se sent moins seul dans la BD. On apprend l'humilité, aussi.



JPK : Parlons de piraterie contemporaine. Si les internautes s'échangent tes livres (à la manière Napster), comment réagis-tu ?


DC : Je suis totalement pour.



JPK : Qui sont tes amis imaginaires ?


DC : Je n'en ai plus. Ils sont tous morts.




Kaarib T. 1, La Dernière vague, préface de Pierre Dubois, couleur de Claire Champion. Un cahier de 8 pages présentant des inédits sera proposé dans la première édition.

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