Cantina : la collection qui met l'eau à la bouche

Fut un temps (au cours du XXe siècle), la gastronomie était considérée comme le 9ème Art. Depuis c'est la bande dessinée qui occupe ce rang au classement des Arts. Heureuse coïncidence donc qu'une nouvelle collection consacrée à la cuisine se lance au rayon bande dessinée ! Mais la BD et la ripaille ont toujours fait bon ménage pour preuve les fameux banquets concluant chaque aventure de deux célèbres héros Gaulois de papier...
Avec Cantina, les éditions Dargaud se lancent donc à la rentrée dans l'art de la table.
Entretien avec Frédéric Felder, directeur de la collection Cantina
Pourriez-vous nous parler de l’origine de la collection Cantina ?
Frédéric Felder : Comme beaucoup d’entre nous, la cuisine occupe une place majeure dans ma culture familiale et dans mon quotidien. Les aliments, le goût, la façon de faire, les souvenirs, il y a tant de sujets qui tournent autour de la nourriture. C’est une matière infinie, avec laquelle on peut encore s’exprimer franchement sans se disputer définitivement, une expression de différences qui fédèrent. Avouons que c’est plutôt rare ! La collection Cantina sera le lieu de toutes ces histoires que l’on pourrait se raconter autour d’un repas.
Quel·le·s auteurs/autrices font partie de l’aventure ?
En tant que lecteur-éditeur, je suis toujours à la recherche de nouveaux talents, et suis de près les "déjà-confirmés", je note tout cela dans un petit carnet. Les trois premiers étaient Linnea Sterte, Willy Ohm et Pochep. J’ai eu énormément de chance car les trois ont immédiatement accepté.
Qu’est-ce qui réunit tous ces projets ? l’ADN de Cantina ?
Le noyau dur c’est le repas. De près ou de loin, qu’est ce que vous évoque ce moment… Et c’est vraiment une boite de pandore qui réserve pas mal de surprises inattendues… Une île aux chats ! Une recette mortelle ! L’autoroute des vacances…
Cat Café est le premier titre à paraître, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Une île aux chats, sur laquelle se trouve un salon de thé réputé, tenu d’une griffe de fer par Miranda. Lors d’une balade sur les falaises, elle se casse une patte et n’a d’autre choix que de laisser sa jeune sœur Ophélia, qui ronge son frein dans l’ombre de son aînée, de faire tourner l’échoppe. Ce ne sera pas chose facile car la barre est très haute, en plus de ça, elle va tomber amoureux d’un magnifique félin joueur de guitare, cela ne va définitivement pas l’aider !
Comment avez-vous rencontré Linnea Sterte ?
J’ai rencontré ses ouvrages et j’en suis resté baba ou comme deux ronds de flan, ce qui est parfaitement approprié à son nouveau récit. Dès la lecture de ses premières pages on est frappé par la puissance et la douceur de son trait. J’ai tout de suite su que je voulais travailler avec elle.
Cette jeune autrice Suédoise a reçu le prix Artemisia du dessin en 2019 pour In-Humus. On compare alors son trait à Moebius et Miyazaki. Avez-vous échangé avec elle sur ses influences ? Sa vision d’artiste ?
Je n’ai pas directement fait référence à ses influences. Le dessin c’est énormément de travail, mais parfois c’est aussi un don. Je pense qu’elle dessine naturellement comme ça. C’est d’une telle virtuosité… À renverser la table !
Quels sont les prochains titres de la collection ?
Il y aura Pochep avec Donny Diner, un huis clos existentiel dans un resto route et Willy Ohm avec Umami, la vengeance d’un père devenu détective privé, qui cherche à élucider la disparition de sa fille, cheffe cuisinière…
Rendez-vous donc dès le 5 septembre pour la sortie de Cat Café !