Blake et Mortimer puissance 4

Lorsqu’une série mythique du 9^e art est reprise après le décès de son créateur, se pose la question de la distance. Doit-on rester au plus près de l’œuvre originale ou au contraire s’en détacher ? Pour la cuvée 2025 des nouveautés liées à Blake et Mortimer, c’est le choix de l’hommage qui a été fait, avec des rappels manifestes aux albums d’Edgar P. Jacobs. 

Une évidence pour Diabolique !, qui se penche sur la création du Piège diabolique.
Tout autant pour La Menace atlante, opus 31 de la série principale, dont le scénario propose une suite à L’Énigme de l’Atlantide. Dans ce volume, la réapparition du professeur Grossgrabenstein est par ailleurs une allusion au Mystère de la Grande Pyramide. 
Quant au récit La Double Exposition, il fait clairement écho au Piège diabolique et à la Marque Jaune avec la présence du professeur Miloch Georgevitch et du Dr Septimus. Il évoque également La Machination Voronov avec le personnage du Dr Voronov. 

La Menace atlante

Le duo Yves Sente et Peter van Dongen de nouveau réuni dans un récit qui questionne les problématiques liées aux crises énergétiques.

Alors que le professeur Mortimer dirige sur la côte écossaise une campagne d’étude sur les mérites de la géothermie, la mer du Nord semble devenir folle. Les décès suspects se multiplient à sa surface et dans ses profondeurs. Pour une raison inconnue, humains, poissons, dauphins y meurent en masse. Y a-t-il un lien avec les deux objets lumineux tombés dans la mer quelques semaines auparavant ? La présence de l’archéologue Grossgrabenstein pour des fouilles sous-marines dans la zone suspecte n’est-elle qu’une coïncidence ? Dépêché sur place, Blake part à la chasse aux indices assisté de Mortimer. Et ce que les deux hommes découvrent sous l’eau les replonge avec saisissement dans L’Énigme de l’Atlantide.

Avec ce 31^e tome des aventures de Blake et Mortimer, Yves Sente adresse clairement un amical et respectueux salut à Edgar P. Jacobs, le créateur de la série. La Menace atlante est en effet une sorte de suite à L’Énigme de l’Atlantide, 70 ans après le début de la prépublication de ce quatrième récit dans le Journal Tintin. Les lecteurs y retrouvent avec plaisir et émotion les protagonistes de l’intrigue initiale, pourtant donnés pour morts ou partis pour une planète lointaine à bord de vaisseaux spatiaux. Blake et Mortimer sont confrontés à une nouvelle menace existentielle pour l’Europe, sinon le monde. Pour l’écarter, ils devront se rendre sur une lointaine planète éclairée par trois soleils. Cette aventure en forme d’hommage, à travers un incessant va-et-vient entre classicisme et touches plus actuelles, restitue très habilement l’atmosphère des albums signés Jacobs. Le dessin ligne claire de Peter van Dongen y contribue grandement. Avec La Menace atlante, à la joie de découvrir une nouvelle histoire de Blake et Mortimer se mêle le charme de se remémorer L’Énigme de l’Atlantide.

La Double Exposition

Une expérience psychédélique signée James Huth et Sonja Shillito, illustrée par une trentaine d’images, sublimes, de Laurent Durieux, talentueux affichiste internationalement reconnu.

Invité par la NASA à la Foire internationale de New York de 1964, le professeur Mortimer vit une bien curieuse expérience. Drogué dans sa chambre d’hôtel, il a tout juste le temps de reprendre ses esprits pour rejoindre Blake au pavillon General Motors. Il y découvre le capitaine assis sur un Télétransporteur, une machine mise au point par Miloch, le savant fou pourtant décédé. Mortimer se précipite vers son ami pour le mettre en garde, mais il est trop tard. Les deux hommes sont frappés par les rayons intégrés à l’engin et sont miniaturisés. Transportés dans une maquette de ville futuriste, ils vont découvrir les intentions de leur ennemi, et tenter l’impossible : retrouver leur taille normale.

Initiée par L’Aventure immobile de Didier Convard et André Juillard (2014, Éditions Blake et Mortimer) et La Fiancée du Dr Septimus de François Rivière et Jean Harambat (2020, Éditions Blake et Mortimer), la collection « Le Nouveau chapitre » ouvre le dialogue entre un écrivain et un illustrateur dans l’univers créé par Edgar P. Jacobs. Le troisième texte illustré, La Double Exposition, se situe en 1964 pendant la Foire de New York, gigantesque exposition, bien réelle, dédiée aux innovations technologiques. Piégés par Miloch, Mortimer et Blake sont réduits à une taille de quelques millimètres et faits prisonniers dans « Futurama », une maquette de la ville du futur.
En imaginant une nouvelle aventure de Blake et Mortimer, Sonja Shillito et James Huth se sont amusés à recréer l’ambiance des récits de Jacobs, et à multiplier les allusions aux albums existants. Miloch, Septimus et Voronov sont présents, ainsi que le Chronoscaphe, en toile de fond. Le dessin au style rétrofuturiste de Laurent Durieux s’intègre à merveille dans cette histoire à l’intrigue basée sur des technologies prodigieuses. Le charme de Blake et Mortimer opère pleinement et le final, très surprenant, donne à réfléchir.

Diabolique!

Dans Diabolique ! Le piège d'Edgar P. Jacobs, les auteurs Eric Dubois et Thierry Bellefroid, spécialistes incontestés de la série, nous invitent à une plongée fascinante dans l’atelier du créateur de Blake et Mortimer.

Edgar P. Jacobs était vraisemblablement syllogomane. Plus clairement, le créateur de Blake et Mortimer détestait jeter les choses, même celles qui pouvaient paraître parfaitement inutiles. On ne peut que l’en féliciter, car à la fin de sa vie, sa demeure du « Bois des Pauvres » débordait d’archives, de documents et d’objets en tout genre, liés à sa série fétiche. Et c’est à partir de ce fond pléthorique qu’Éric Dubois et Thierry Bellefroid proposent une nouvelle lecture du Piège diabolique, montrant le processus créatif, décryptant les intentions de l’auteur.
Surtout, ils mettent en évidence la portée de ce sixième récit. Cet album constitue en effet un tournant dramatique pour la carrière de Jacobs.

 Non, tout n’avait pas été dit sur Le Piège diabolique, sixième aventure de Blake et Mortimer dans laquelle le professeur emprunte le chronoscaphe saboté du professeur Miloch pour visiter la préhistoire, le Moyen Âge et le 51e siècle. Éric Dubois et Thierry Bellefroid, tous deux membres du conseil d’administration de la Fondation Edgar P. Jacobs, savaient que les archives du dessinateur recelaient des pépites. Ils les partagent à leurs lecteurs avec Diabolique !.
Et le plaisir est grand d’examiner chaque étape de création, depuis le synopsis jusqu’aux planches originales encrées, en passant par les études de personnages, les croquis, les storyboards. Toute la partie repérages et documentation est également généreusement présentée. Le texte est riche en détails et en éclaircissements sur les desseins de l’auteur de Blake et Mortimer. Le Piège diabolique révèle tous ses secrets et notamment ses démêlées avec la censure. Un coup d’arrêt brutal à l’élan créatif de Jacobs, qui jusque là avait fait un sans faute avec ses albums. Derrière l’histoire qui a tant marqué les lecteurs du Journal Tintin se cache le déclin d’un artiste.

Le mystère du trésor disparu

Quarante ans après la mort de leur créateur, le capitaine Blake et le professeur Mortimer sortent de leurs pages pour mener l'enquête sur la disparition des planches originales de leurs Aventures. 
Edgar P. Jacobs, inventeur des personnages et génie obsessionnel, avait précieusement conservé le moindre de ses dessins dans un coffre-fort, au sous-sol d'une banque bruxelloise. Mais à la fin des années 2000, alors que ces planches ont pris une valeur inestimable, elles se retrouvent inexplicablement sur le marché de l'art, lors de ventes aux enchères. 
La presse s’empare du « casse du 9^e Art », estimé à 40 millions d’euros. Mais que s'est-il donc passé ? Comment 250 planches originales ont-elles pu mystérieusement disparaître du coffre-fort ? Après huit ans d’enquête, un procès est prévu dans les prochains mois.
13h15 le dimanche plonge dans cette histoire rocambolesque avec une enquête journalistique méticuleuse sur la trace des planches disparues. Des interviews exclusives avec les principaux mis en cause dans cette affaire judiciaire, des images inédites du coffre-fort qui contient les dessins originaux sauvés du pillage. Dans ce récit haletant, la réalisatrice Lucile Aimard entremêle scènes fictives et reconstitutions historiques avec un sens du détail digne de Jacobs, dans un univers ésotérique librement inspiré de la mythique série Blake et Mortimer.
Une série écrite par Lucile Aimard avec Jérôme Dupuis et Manoë David, images Felix Albert, produite par Romain Verley pour Neutra Production.

Pour voir ou revoir le documentaire, rendez-vous sur France.tv !

EN LIBRAIRIE

Avant de découvrir tous ces magnifiques ouvrages chez votre libraire, nous vous invitons à feuilleter les premières pages de La Menace atlante !

Bonne lecture !