L’apeupré Widenlocher

Par l'équipe Dargaud



Il crée des dinosaures improbables, des mouettes philosophes et dessine l’inénarrable Achille Talon. Il fait aussi 2 672 festivals par an, multipliant les dédicaces, concerts et show en tout genre. Il est aussi et surtout l’un des meilleurs dessinateurs “gros nez ” actuellement en activité. Rencontre avec Roger Widenlocher.


Pourquoi un génie tel que vous a choisi la bande dessinée comme moyen d’expression ?


Parce que je dois être idiot ! Mon rêve c’était de monter un spectacle, de chanter sur scène entouré de milliers de fans en transe.


Est-ce que vous posez souvent nu ?


Tout le temps, c’est ma deuxième passion, d’ailleurs mon calendrier (véridique, l’auteur dispose encore de quelques exemplaires) s’est arraché.


Vos influences majeures ?


Freud surtout, et en BD pure, sérieusement parce que là, il faut être sérieux, c’est surtout des gens comme Marten Toonder (créateur hollandais de Andy Panda et Tom Poes, un petit chat, qui connut un très grand succès dans les années cinquante) et surtout, l’une des choses déterminantes a été Pogo, de Walt Kelly, immense auteur américain qui travailla aussi pour Disney. Après bien sûr, j’ai été influencé par Franquin, Roba, toute la bande dessinée Spirou de la grande époque, mais vraiment, l’influence majeure c’est la BD animalière de Walt Kelly, cet homme est un génie.


Qu’est-ce qui vous fait rire ?


A part moi ? Personne, non je ris pas souvent. Enfin si, Jerry Lewis, surtout, sa façon d’occuper tout l’espace, son énergie, voilà, j’ai besoin d’énergie.


Et qu’est-ce qui vous énerve ?


Mon banquier surtout, et puis la méchanceté en général, mais bon, c’est un peu banal et puis aussi les golden boy de la BD, ces gens jeunes beaux et talentueux et en plus sympas. Eux, vraiment je les déteste.


Effectivement… Vous faites énormément de festivals, pourquoi ?


Pour retrouver mes lecteurs et mes potes essentiellement. Pour moi, c’est une récréation, j’ai besoin d’avoir du monde autour de moi pour m’amuser vraiment. Dans un festival, je suis dans ma bulle, avec des gens que je connais, je peux me lâcher, j’ai un public. C’est ça qui me donne l’énergie de retrouver ma planche à dessin. Un festival c’est un défouloir. Quand je suis dans mon atelier dans le Gers, c’est un peu difficile de parler. Donc, quand la pression monte trop, je pars en festival et je me lâche. Et surtout, être en festival permet de rencontrer des gens, d’échanger, de partager.


Et l’évolution de la bande dessinée, vous la voyez comment ?


J’ai très peur de la surproduction, il y a trop de livres qui sortent. Du coup, il est difficile pour des jeunes auteurs de percer. Ma crainte est que l’on se rapproche d’une certaine musique hamburger et qu’on ne laisse plus le temps aux vrais auteurs de s’installer.


Un dernier souhait…


Oui, j’aimerais bien devenir beau, riche, et célèbre, beau, il n’y a pas de problème, je pars bientôt me faire refaire au Brésil. Riche et célèbre, ça dépend de vous !!



Philippe Ostermann

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