Djinn sensuel !

Par l'équipe Dargaud

Le troisième opus de Djinn sortira en octobre. Sur un scénario de Jean Dufaux, Ana Miralles réussit à illustrer un univers féminin forcément (?)sensuel. Corinne Jamar, elle-même auteur, a rencontré cette artiste espagnole dont le talent éclate véritablement.



L’idée vaut pour Ana Miralles. Ses héroïnes sont si sensuelles qu’on a envie de dire : seule une femme pouvait les dessiner ! Ana entre dans la peau de ses personnages, comme l’amour dans le cœur de Jade la Djinn. Dans ce tome 3, Le Tatouage, Lord Nelson inscrit son nom sur la peau de la favorite du sultan. Aussitôt, les lettres s’effacent. Harold Nelson est maintenant en elle. Jean Dufaux a su capter la magie chez la dessinatrice, leur rencontre sur le papier est une réussite. Le charme opère à merveille…


Ana, qu’est-ce qui vous a attiré dans le scénario de Jean Dufaux ?



Il me donnait l’opportunité d’exprimer un point de vue féminin sur le monde du harem. Un point de vue qui aide à sa compréhension, qui amène même une certaine tolérance.


Est-ce difficile pour une femme actuelle de faire vivre des femmes au temps des harems ?



Cela m’intéressait de m’introduire dans cet espace réservé aux femmes. Que ce soit dans un harem ou un gynécée, l’homme a toujours confiné les femmes dans des endroits clos, qui leur étaient exclusivement réservés. Recréer ce monde qui m’était totalement inconnu représentait un beau défi.


Qu’est-ce qui a changé, d’après vous, dans la manière de séduire un homme ?



Nous ne sommes pas si différentes de nos ancêtres. Mais les hommes n’ont pas autant évolué que les femmes. Grâce à la libération de la femme, ils nous traitent mieux qu’avant ! Ils avaient le pouvoir, c’était très confortable, pourquoi vouloir changer les choses ? Maintenant, un homme nous impressionne s’il sait faire fonctionner la machine à laver !


Les femmes dans le harem avaient du pouvoir. En quoi ce pouvoir est-il différent de celui de la femme contemporaine ?



Nous ne pouvons pas comparer le pouvoir qu’avaient quelques femmes dans un harem avec celui que la femme exerce de nos jours. D’abord, ce pouvoir se limitait à l’enceinte du harem. Elles ne l’exerçaient qu’au travers d’un homme, en tant qu’épouse, amante ou mère. Aujourd’hui, même si les hommes sont plus nombreux à occuper le terrain professionnel, une femme peut se mesurer à lui d’égal à égal.


Pensez-vous que savoir manipuler un homme ajoute au charme d’une femme actuelle, comme c’était le cas à l’époque ?



La séduction peut prendre toutes les formes, si la victime de la manipulation est consentante, pas de problème ! Mais il y a toujours une victime et c’est dommage. Certaines personnes sont manipulatrices, d’autres non. Je pense que c’est plus une question de personne que d’époque.





Pensez-vous que tous nous subissons, comme Kim, l’influence de nos ancêtres ?



Oui, nous sommes le maillon d’une chaîne de vie et subissons l’influence de ceux qui nous ont précédés. C’est une quête difficile quand le passé détermine le présent, comme c’est le cas ici.


Comment avez-vous abordé, au niveau du dessin, Kim et Jade ?



Kim est comme nous, elle est de son temps, elle est plus facile à dessiner parce que plus humaine, plus expressive. Tandis que Jade est une Djinn. Il fallait la rendre plus mystérieuse. Elle devient femme grâce à l’amour et j’espère avoir réussi, graphiquement, cette transformation.


Jade, transposée à notre époque, pourrait-elle être une super woman ? A sa façon, est-elle féministe ?



Non, je ne crois pas. Le métier d’aimer gouverne sa vie. Elle ne trahit pas le sultan pour s’émanciper, elle le quitte par amour pour un homme plus jeune, plus beau et qui a de l’avenir.


Cette histoire a été écrite par un homme. Vous est-il arrivé de ne pas ressentir les choses de la même façon et de discuter certaines scènes ?



C’est l’histoire du scénariste même si c’est moi qui lui donne vie. Et Jean me laisse une grande part de liberté dans la création des personnages. Si j’ai un problème concret, nous en parlons et travaillons en équipe.


Pensez-vous que le scénariste a fait exister Jade sur le papier pour ressusciter une femme idéale qui n’existe plus ?



Pour moi, elle n’est pas idéale, mais c’est aux hommes qu’elle doit plaire ! Ce personnage est le produit des fantasmes d’un homme, il assouvit leurs envies les plus secrètes.


Dans le tome 3, Jade découvre l’amour. Y a-t-il une morale à tirer ?



Qui est pris qui croyait prendre. Si le plan du sultan avait réussi, même les hommes l’auraient détestée ! Jade nous montre qu’elle a une âme. Les lecteurs peuvent s’identifier à Lord Nelson, aimé par une odalisque : le rêve, non ?


Dans ce volume, il y a encore plus de magie et de mystère…



Oui, nous nous éloignons de la réalité pour nous rapprocher du conte fantastique. C’est le génie de Jean !


Corinne Jamar

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