Accusé Scorpion, levez-vous !

Par l'équipe Dargaud

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Le Scorpion jugé par un inquisiteur !


 Le scénariste Stephen Desberg explique pourquoi, cette année, le traditionnel album de 46 planches consacré à l’homme sur lequel le destin a déposé sa marque fait place à une longue nouvelle illustrée de magnifiques illustrations de Marini, inédites en album.


Pourquoi faire le procès du Scorpion ?


 Marini, pour des raisons familiales et parce qu’il prépare un projet personnel, ne pouvait pas dessiner le tome 8 du Scorpion avant 2008. Nous avons cependant voulu ne pas décevoir les lecteurs. Enrico avait réalisé énormément de travaux préparatoires, de dessins, d’aquarelles autour du Scorpion. C’était le moment ou jamais de les utiliser.


Dans un making of ?


 Non, j’ai tenu à écrire une nouvelle sur l’univers du Scorpion en y incorporant deux personnages nouveaux, un inquisiteur qui interroge les protagonistes de la série et une femme, sœur Putain. Nous voulions lever le voile sur le passé de certains personnages. Enrico était prêt à faire des illustrations originales mais j’ai pensé qu’il valait mieux que le lecteur n’ait pas une représentation graphique de l’inquisiteur et de la sœur, qu’il s’en fasse sa propre idée, comme dans un roman.


Du coup, en page 28, vous parlez d’une splendide rousse alors qu’on découvre l’image d’une splendide brune.


 C’est pour cela que j’ai demandé qu’on indique, sous les illustrations, les noms des personnages.


L’Inquisition est à la mode en BD. Une manière, au temps du terrorisme islamiste, de montrer que la chrétienté a commis quelques belles atrocités ?


 L’intolérance est intolérable. On voit aux États-Unis – qui se veulent le pays de la liberté même s’ils ont connu le maccarthysme – des ultraconservateurs aller vers une ultra-intolérance. Dénigrer Darwin, affirmer que le monde s’est bien créé en sept jours, est à la mode. Je travaille sur une BD développant ce thème. Empire USA se composera de six albums dessinés par des artistes différents et sortira chez Dargaud, chaque mois, à partir d’avril prochain.


Ce sera votre Triangle secret ?


 L’histoire du christianisme me passionnait bien avant le Da Vinci Code ! Ma mère, Française, était très croyante, mon père, Américain, pas du tout. En sortant d’un collège catholique, j’ai remis tout cela en question. J’ai beaucoup lu sur l’Inquisition, et nombre d’auteurs, non catholiques, commencent à modifier son image.

 On s’aperçoit qu’à l’exception de certaines périodes, procès et exécutions n’étaient pas aussi systématiques qu’on le croit généralement.

 Aristote, le bon gros hussard, a cette phrase définitive : “Quand on pille, on a un vrai contact avec d’autres cultures.” Cela correspond à la mentalité de l’époque ! Dans Le Scorpion, nous avons beaucoup de personnages très riches. La narration, assez rapide, nous empêche de développer leur personnalité autant que nous le voudrions. C’est frustrant. Le procès nous permet de le faire. Le hussard peut ainsi révéler son passé, disons… agité.


Réfléchissez-vous à un album identique pour Larry B. Max ?


 Pas pour l’instant. En revanche, pour I.R.$., nous préparons des one-shot dans lesquels Larry B. Max ne sera pas le personnage principal. Le premier, dessiné par Alain Queireix (Celadon Run) est prévu pour début 2009. Je vais enfin pouvoir imaginer des histoires où le personnage principal mourra à la fin, sera un salopard ou un escroc de génie…


Jean-Pierre Fueri

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